Denis Cheissoux :
- Y a-t-il un pilote de la politique de l’eau, aujourd’hui ? On constate qu’il y a l'Union européenne, il y a l’Etat, l’Agence de l’eau maître des éléments financiers, il y a la Région. Y a-t-il une unité avec tous ces gens là ?
Thierry THOMAS :
- C’est une caractéristique de l’eau aujourd’hui en France et qui est exacerbée encore en Bretagne. Il n’y a pas de chef de file, il n’y a pas de pilote dans l’avion.
Ce qui ce dessine en matière de politique de l’eau est décidé un jour par l’Agence de l’eau, le lendemain par le Conseil Régional, le troisième jour par l’Etat, le quatrième jour par l’Europe, le cinquième jour par les collectivités locales et les structures de bassins versants, sans que le besoin de cohérence entre ces différentes politiques ne soient assurées.
Il n’y a pas de chef de file, et on disperse les forces sur le terrain, parfois on gaspille un petit peu l’argent public.
Nous pensons que la région Bretagne a une unité entre la région administrative et la ressource en eau car la quasi-totalité des rivières qui naissent sur le territoire breton se jettent dans la mer au sein des quatre départements bretons. La région est un niveau de décisions qui est pertinent parce qu’il est proche des problématiques locales, alors qu’aujourd’hui par exemple, les mesures agri-environnementales sont décidées à Paris et elles valent pour le bassin parisien, pour la Bretagne, l’Auvergne ... et la Bourgogne. Nous avons aujourd’hui besoin d’un lieu de décisions unique suffisamment proche du terrain et qui assure la cohérence nécessaire des actions qui sont mises en œuvre. Ce lieu, demain doit être la Région. »
Igepac :
- C'est également l'un des premiers constats d'Igepac, la politique de l'eau n'est qu'une lutte de pouvoir entre lobbies, une situation problématique qui se retrouve surtout au niveau financier lorsqu'il s'agit de partager les aides des Bassins d'Agence. ... . A Suivre.
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Thierry THOMAS, un agriculteur breton, nous parle de notre société.
« Nous avons besoin d’un message politique, d’une feuille de route :
qu’est-ce que la société attend de ses paysans ? »
Porte-parole départemental de la Confédération Paysanne.
Premier adjoint au Maire de Plouisy dans les Côtes d’Armor ( 22 200 ).
Eleveur de porcs, 45 ha de terre cultivée en blé en colza maïs sarrasin … .
Il s’est engagé à diminuer de 50 % les épandages de pesticides sur 30 ha de ses cultures et recevra en compensation une « prime de moindre pollution » ( lire le Télégramme du 26 juillet 2009 ).